Après la mobilisation collective du parc Gezi à Istanbul, moment crucial où Erdogan se radicalise et nationalise son discours face aux revendications politiques démocratiques émises par les collectifs sur place (Taksim), perdant le processus de paix et l’application du cessez-le-feu en cours de route ; à ce moment précis, il fait alors promulguer par l’AKP une nouvelle loi sur les manifestations qui pouvait lui permettre d’ouvrir des enquêtes et des arrestations sous prétexte de prévenir le crime mais en fait c’est d’une simple manipulation étatique dont il s’agit, destinée à réprimer la démocratie du versant minoritaire politique émergeant du HDP et des multiples autres petites formations politiques appartenant également au versant minoritaire de la Démocratie turque. Comme si « manifester » ou distribuer un tract pouvait constituer un crime (?). En réalité, il s’agissait de transférer l’autorité judiciaire vers un pouvoir administratif avec, au passage, la violation directe de la Constitution et du principe d’équilibre des pouvoirs en trame de fond, ouvrant directement sur la possibilité pour Erdogan de transformer ainsi chacune de ses opérations policières, quasiment, en véritables actes de guerre… Toutes critiques valant procès, pensant se rapprocher du pouvoir absolu, Erdogan s’en éloigne, tout comme il s’éloigne en même temps de toute possibilité de faire fonctionner la démocratie !
Nous n’avons que trop rêvé sans Öcalan alors que tous ses écrits, des premiers aux derniers, nous y ramènent, à la Démocratie et aux questions qu’elle soulève, selon que ses représentants, respectent ou non, la base des Conclusions du Tribunal de Nuremberg. Je n’ai pas lu tous ses écrits, ils ne sont pas tous traduits mais il ne m’étonnerai pas, qu’aux cours de ses réflexions, Abdullah Öcalan ait abordé cette si difficile question qui consiste à déceler quelles pourraient bien être les influences européennes, suffisamment puissantes, capables d’imposer ou de simplement soutenir et épauler des pouvoirs autoritaires en Iran et en Turquie (Syrie et Irak) pour empêcher tout développement d’un processus démocratique et maintenir, le plus longtemps possible, les dictatures religieuses au pouvoir. Connaissant le sens géopolitique de Giscard en Afrique et au proche Orient, la réponse me semble toute trouvée… Ce n’est pas tant la faute à Erdogan si Öcalan est en prison mais nettement plus aux mauvaises influences giscardiennes dans la géopolitique mondiale avec une Europe christique qui maintiennent les hommes de Paix en isolement carcéral, l’Ami des Peuples à Imrali dans les geôles de l’AKP…
Abdullah Öcalan :
(extrait de « Guerre et paix au Kurdistan, 2008, Perspectives pour une résolution politique de la question kurde » dans la partie concernant « Le colonialisme européen et le problème kurde », page 14)➤ « Guidés par des ambitions de suprématie stratégique et une avidité sans limite, la politique d’intervention européenne au Moyen-Orient devint de plus en plus colonialiste au début du vingtième siècle. Son premier objectif fut de soumettre et de contrôler le Moyen-Orient. Ceci ajouta une nouvelle forme de colonisation à l’histoire des kurdes qui en avaient déjà l’expérience de longue date. L’on peut remonter au temps des sumériens pour retracer les origines de ce problème que le capitalisme occidental modifia de manière inimaginable. Pour les Kurdes cela signifiait qu’ils étaient encore une fois confrontés à des acteurs colonialistes et que la résolution du problème kurde allait devenir encore plus difficile. »
PerspectivesPourUneRésolutionPolitiqueAuKurdistan
➤ « Il y a un danger d’élargissement du conflit à toute la région, similaire à la situation du conflit israélo-palestinien. Une montée du nationalisme kurde pourrait même radicaliser plus encore les nationalistes perses, arabes et turcs, rendant plus difficile la résolution du conflit.
Cette perspective doit être contrebalancée par une solution n’ayant pas d’aspirations nationalistes et reconnaissant les frontières existantes. »
extrait de « Guerre et paix au Kurdistan, #Perspectives pour une résolution politique de la question kurde » dans la partie concernant : « Situation actuelle et solutions possibles », page 38…
http://www.freedom-for-ocalan.com/francais/Ocalan-Guerre-et-paix-au-Kurdistan.pdf
Les espoirs d’un Massoud brûlés dans le feu de la CIA en Afghanistan… De Georges Ibrahim Abdallah à Nelson Mandela, personne ne nous empêchera d’en constamment renouveler les requêtes de libération ; tous prouvent comme Öcalan que le sens démocratique est en perpétuelle confrontation avec la répression des dictatures et des juntes militaires… Les issues parfois incertaines, cédant le pas à des victoires plus consistantes, le monde aurait dû changer… aurait pu changer… Seulement avec des giscardiens oecuméniques qui supplantent la démocratie et la laïcité au nom du plus veule des intégrismes de la chrétienté vaticane, accompagnés de la sottise nationaliste des Le Pen, un peu Chardonnet ; les califes de Saint-Cloud et les mollahs de la finance de Neuilly s’affairèrent dans le commerce fasciste, du moins, pas marxiste pour un sou, restant sur le modèle économique nazi, jamais actualisé sur la base des Conclusions du Tribunal de Nuremberg qui n’a pourtant que fait traiter de questions militaires et humaines, soit dit en passant. Le commerce avec les entités totalitaires rapportera toujours plus qu’une saine base démocratique qui ne peut être fondée sur la spéculation. Jamais la pluralité des religions n’a été au rendez-vous dans les consciences qui mettent toujours l’une à la prédominance de l’autre, au résultat colonialiste de leurs évolutions.
De 1970 à 1981, si l’on gratte un peu la croûte du capitalisme onze années, le bouton de la finance quelques décennies plus loin, à chacun des tournants de la route de la Démocratie, il y a Giscard… Cauchemars !… autocratie nationaliste… Ainsi posée, la géopolitique européenne impliquait presque directement la naissance du PKK en 1978 pour la défense de la multiplicité kurde et rendait cette prise d’armes d’autant plus légitime qu’une insoupçonnée dictature rampante se mettait en place en Turquie et en Iran. L’Iran est un cas un peu spécial étant donné que, sous de fausses espérances démocratiques, se développent les pires régimes autoritaires religieux qui pendent à la journée, prouvant à la face du monde, jour après jour, que ce régime sanguinaire ne vaut pas plus que la morbidité politique anti-démocratique qui l’anime.
Je ne sais pas combien de carcasses blindées foudroyées ils vont retrouver le long de la frontière turco-syrienne, du nord-Ouest d’Alep à Diyarbakir, jusqu’à Agrî, dans cette nuit d’orages en Turquie mais il faudrait quand même prévenir Erdogan qu’il s’agit d’orages et de foudres et non pas de simples grêlons avant que l’inculte d’Ankara ne se plonge réellement dans une vingt-douxième guerre mondiale et ordonne de nouveaux massacres en imputant les dégâts des foudres célestes au restant PKK (!) La foudre foudroie et Erdogan fait semblant de parler à Allah dans ses discours de propagande, nous ferait croire qu’il est en « communication » avec Lui ?… Allah lui répond qu’il ne faut surtout pas s’énerver et prendre les choses dans l’ordre avec rationalité ; qu’à l’Islamisme, il faut une réponse systémique et non pas réductionniste !… Pendant ce temps là, son éminence Erdogan, entre en « diplo-pourrie » avec le Pakistan qui se prend manu militari un tremblement de terre géologique (ou idéologique) en retour !… C’est qu’avec Allah, Erdogan tape du pieds…
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