La confrontation des « opposées » socialistes à laquelle la fête de la Rose a donné lieu – Frangy-en-Bresse n’y est sans doute pas pour rien – a tout au moins permis une reprise en main de l’occupation médiatique du Parti Socialiste, tout juste mis sur la sellette par des chiffres alarmants de la stagnation, désavoué par l’ensemble des observateurs qui l’accablent d’incompétence, lâché par les écolos et les radicaux quasiment… Une situation bien fragile pour le groupe socialiste avant d’entamer son Université d’été pour attaquer une rentrée en se serrant les coudes… Si elle n’est pas parvenue à modifier quoi que ce soit dans les lignes directrices de la politique de François Hollande, la prise de parole qui entraîne l’émargement de Montebourg n’en est pas moins marquée d’une franche sincérité. Il se dit lui-même « loyal », et annonce solidement, d’une manière suffisamment arrogante, l’engagement pour l’avenir qu’il se tient à tenir, au point d’ouvrir ce matin la porte à toutes les hypothèses de crise politique. Tous les moulins étaient ouvert et les plus rêveurs s’attendraient presque à une dissolution de l’Assemblée Nationale dans ce qui n’est qu’une redéfinition du « changement » entre ceux qui gouvernent aujourd’hui et ce qui pourrait gouverner demain les idées et les actes d’un parti socialiste pas loin de l’essoufflement !… Perte de vitesse que le débat devrait bien vite pouvoir combler pour peu que François Hollande daigne un peu ouvrir ses oreilles aux cris des frondeurs sans attendre que ça ne devienne la charge de son successeur, pas du tout certain d’être assuré que ce sera un socialiste… Captivante manière donc de préparer l’avenir avec méthode !… et si le « changement » c’étaient eux… Montebourg, Filippetti, Hamon et Taubira ?… il faudra remettre ça en 2017… avec eux !… Mais pourquoi pas tout de suite alors ?
Ce n’est peut-être pas l’objectif du François Hollande de maintenant mais ne nous faites pas croire que ça pourrait l’être ultérieurement comme on cherche à nous faire croire à un retour de Sarkozy plus brillant que jamais ! Non ! François Hollande risque de se retrouver encore plus seul s’il modifiait son projet tant les marges de manoeuvre dont il pourrait disposer sur l’échiquier européen se limitent aux seuls soutiens des voix d’un Matteo Renzi (Président du Conseil italien) et d’un secrétaire d’État allemand attaché au secteur économique comme l’a fort justement rappelé Arnaud Montebourg, appelant à écouter les pays d’Amérique du Sud et d’Afrique qui nous conseillent de modifier certains fonctionnements de l’économie qui risqueraient de conduire à des crises encore plus graves que celle que nous croyons traverser… Mais ce modèle économique européen, hostile au moindre réformisme, est présenté comme impossible à changer à entendre une Mme Merkel préférant la sauvegarde de sa puissance économique à l’évolution qui permettrait d’éviter à des pays de sombrer dans les crises avec tous les dangers sociaux que cela comporte… Avant que d’aller vers ce monde là, faudra-t-il attendre que la haute finance soit, elle aussi, touchée ?… Ce n’est pas vraiment le cas pour le moment et ce petit monde a encore de beaux jours devant lui. Les multiplications des bénéfices se poursuivent avec des chiffres qui ne sont pas si mauvais que ça. La répartition, elle, est moindre… Même si Mario Draghi, le président de la BCE (Banque centrale européenne) y va aussi de son oreille en appelant à des réformes structurelles…
À Frangy-en-Bresse dans le 71 – fief de la fronde fondatrice de l’avenir du PS qui a vu un Montebourg faire presque du Mélenchon, en moins puissant -, le temps d’un week-end ou pour plus longtemps, selon qu’on se prétend militant socialiste ou simple agitateur de médias, il ne suffisait pas d’y voire la possibilité d’une autre politique mais le désir exprimé par la formation politique socialiste de perdurer ainsi au-delà de 2017, quitte a édifier de nouvelles fausses promesses en nous berçant d’illusions d’autres changements. Judicieuse procédure pour faire connaître le PS à ceux qui en ignoreraient le fonctionnement et parade verbale en ce qui concerne Arnaud Montebourg, pour Benoît Hamon un peu moins… En essuyant tous les échecs, toutes les critiques, au travers du désaveu explicite que lui confère une partie de la classe politique, François Hollande parviendra-t-il peut-être quand même à trouver le chemin de la réussite avant que la « patience socialiste » ne vienne à bout de son conformisme et de son immobilisme dans des Primaires qui l’affronteront… pourquoi pas… à Montebourg !
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